Dissuasion
Les idéologies tournées vers l’avenir sont conçues pour fournir une punition, mais aussi pour réduire le niveau de récidive (récidive) par un certain type de changement, tandis que l’approche rétrospective vise uniquement à punir les actions passées du délinquant. Ce changement dans notre façon de voir la punition est un changement important qui a des répercussions sur la culture, la politique de l’époque et même la religion. Après Hammurabi, la dissuasion est la prochaine grande idéologie de la punition. Enracinée dans les concepts de la criminologie classique, la dissuasion est conçue pour punir le(s) comportement(s) actuel(s), mais aussi pour prévenir les comportements futurs par des sanctions ou des menaces de sanctions. En outre, elle peut être axée sur un groupe ou sur un individu. Ainsi, le concept de base de la dissuasion est « la réduction de la délinquance (et de la délinquance future) par la sanction ou la menace de sanction. »
Lorsque l’on considère la punition à travers cette conception de la dissuasion, elle peut être divisée en deux catégories distinctes : générale et spécifique. La dissuasion spécifique est orientée vers la tentative d’enseigner une leçon à l’individu délinquant. Elle vise à améliorer cet individu afin qu’il ne récidive pas. En punissant le délinquant (ou en le menaçant d’une sanction), on suppose qu’il ne commettra plus d’infraction. C’est ce point qui fait de la dissuasion une théorie de la punition tournée vers l’avenir. La dissuasion générale suit la même voie que la dissuasion spécifique. Toutefois, la dissuasion générale se distingue par le fait que lorsqu’une personne commet un délit, la sanction reçue sera la même pour tous. De cette façon, le groupe qui punit tente de relayer le message des événements futurs aux masses. Si quelqu’un commet cet acte, il sera puni ; cela fait partie de la conception de base de la dissuasion.
Les autres principes de dissuasion à aborder brièvement sont : la dissuasion marginale, absolue et le déplacement. La dissuasion marginale fonctionne sur le principe que l’action elle-même est seulement réduite en quantité par le délinquant, pas supprimée. Par exemple, une personne voit un agent de police assis sur le bord de l’autoroute. Si elle roule à 70 mph, elle peut ralentir à 58 mph. Techniquement, elle continue à enfreindre la loi, mais son niveau de comportement criminel a été réduit. La dissuasion absolue est un concept surréaliste dont on pense souvent qu’il a été créé par Robert Peel, dans son idée de créer une force de police pour éliminer tous les crimes. Dans les normes actuelles, nous savons que c’est faux. Il n’existe que peu de preuves, voire aucune, que la criminalité puisse être dissuadée dans une zone spécifique, ou même en général. Le déplacement soutient que la criminalité n’est pas dissuadée, mais qu’elle est plutôt déplacée à trois niveaux. Elle peut être déplacée par le temps, le lieu ou le type de crime commis. Au lieu de voler des voitures le week-end, une personne peut vendre de la drogue pendant la journée. Bien que le taux de carjacking du crime du week-end diminuera, le commerce de drogue quotidien augmentera.
Pour que tous ces principes de dissuasion fonctionnent, les personnes impliquées (c’est-à-dire la société dans son ensemble) doivent avoir une idée conceptuelle (perçue) du niveau de punition qu’elles recevront. Pour que cette théorie soit efficace, trois éléments clés doivent être inculqués à chaque individu de la société. Ils doivent avoir le libre arbitre, un certain degré de rationalité et la félicité. Le libre arbitre fait référence à la capacité de chacun à faire des choix quant à ses actions futures, comme choisir de commettre ou non des infractions. Ils doivent également avoir une capacité rationaliste (capacité à être rationnel) pour voir quels seront les résultats de leurs choix. Le troisième élément, l’hédonisme (ou un calcul hédoniste), est essentiel. Nous devons désirer plus de choses agréables que de choses nuisibles. Il est plus probable que la criminalité soit dissuadée si ces trois éléments sont en place dans la société. C’est à la fois une force et une faiblesse de la théorie de la dissuasion.
La théorie de la dissuasion agit sur ces trois éléments clés : certitude, célérité et sévérité, par étapes progressives. Tout d’abord, en rendant certain, ou du moins en faisant croire au public que leurs délits ne resteront pas impunis, alors il y aura un facteur de dissuasion. Comme l’indique Beccaria, il s’agit du plus important de ces trois éléments dans la théorie de la dissuasion. La célérité, ou la rapidité de la punition, est un facteur secondaire de rationalisation pour le délinquant. S’il sait à quel point la punition sera rapide, il ne commettra pas d’infraction. Ces concepts étaient les pierres angulaires des travaux de Cesare Beccaria (1738-1794), un philosophe italien de la seconde moitié du 18e siècle. Les travaux de Beccaria étaient profonds, et nombre de ses concepts ont contribué à façonner la Déclaration des droits des États-Unis. Il est également considéré comme le père de l’école classique de criminologie et comme une figure de proue de la pénologie. Selon Beccaria, « Pour que la punition atteigne sa fin, il suffit que le mal qu’elle inflige dépasse l’avantage dérivable du crime… Tout ce qui est au-delà est superflu et pour cette raison tyrannique. »
En disant cela, Beccaria fait référence à la sévérité ou à la quantité de la punition. Ce n’est pas l’ampleur de la punition qui est la principale motivation de la dissuasion, mais plutôt la certitude. Si la dissuasion doit fonctionner, c’est l’idéologie de la punition qui doit motiver cet objectif des corrections.
Aujourd’hui, nous avons une meilleure compréhension de l’efficacité de la dissuasion. Elle semble effectivement fonctionner pour les infractions de niveau inférieur, et pour les individus qui sont généralement prosociaux. Cependant, l’effet global de la dissuasion est limité. Pour plus de détails sur les choses à savoir sur la dissuasion, veuillez consulter : https://www.ncjrs.gov/pdffiles1/nij/247350.pdf
- Beccaria, 1764/1963, 43. ↵
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