La photographie noir et blanc est aujourd’hui l’une des innombrables techniques photographiques et pourtant elle était comme à une époque, le seul type de photographie disponible. C’est la raison pour laquelle on a souvent tendance à l’associer à des œuvres historiques et à un aspect vintage.
Dans les années 1830, Nièpce découvre comment imprimer des images sur des plaques de métal. À sa mort en 1833, Louis Daguerre, puis François Arago, ont continué à développer ses recherches, aboutissant à l’invention du daguerréotype qui consiste en une image imprimée sur une plaque d’argent lorsqu’elle est exposée à la lumière. Ensemble, ils ont inventé la photographie.
Les premières photos en noir et blanc ont commencé à apparaître. D’abord utilisée à des fins de recherche, la photographie a commencé à se répandre alors que des studios de daguerréotypie s’ouvraient partout. Les portraits en noir et blanc immortalisent les visages de la haute bourgeoisie et seront ensuite utilisés pour capturer tous les membres de la société. Les célébrités étaient également un sujet de choix et de nombreux photographes se sont spécialisés dans la réalisation de leurs portraits, comme Jean-Loup Sieff l’a fait tout au long de sa carrière, près d’un siècle après l’invention de la photographie.
Les premières photographies en couleur ont rapidement suivi. La technique a été inventée dès 1860 mais n’a été mise en pratique qu’un siècle plus tard. Entre-temps, de nombreux artistes inoubliables ont commencé à démontrer leurs talents pour la photographie d’art. La photographie de rue, par exemple, était une tendance clé du 20e siècle, avec des photographes majeurs comme Robert Doisneau, Brassi et Henri Cartier-Bresson capturant le paysage urbain de l’époque. Tous trois étaient passés maîtres dans l’art de prendre des photos candides. Ils ont réussi à faire durer à jamais des moments fugaces dans des images monochromes. Parfois humoristiques, parfois romantiques, ou même un peu bizarres, elles nous font remonter le temps jusqu’aux jours passés. Regarder ces moments rares et fragiles peut être comme feuilleter de vieilles cartes postales du passé, et bien que nous prenions plaisir à les regarder, ils peuvent provoquer un sentiment de nostalgie et de mélancolie.
Aux États-Unis, l’humaniste Walker Evans a ouvert la voie à la photographie en noir et blanc, capturant la vie quotidienne de l’Amérique moderne avec son appareil analogique, que ce soit dans le métro de New York ou sur les routes du Sud profond. Un peu plus tard, Robert Frank a photographié les visages de l’Amérique et du peuple américain avec ses remarquables clichés en noir et blanc, reconnaissables grâce à sa technique photographique et sa composition très distinctives.
La photographie en noir et blanc ne se limite pas à la représentation de la vie quotidienne. Comme le démontre Ansel Adams, elle peut également être utilisée pour capturer les paysages les plus magnifiques. Les images en noir et blanc sont idéales pour la photographie à longue exposition, car la combinaison des deux donne l’impression que le temps s’écoule doucement. Michael Kenna et Arnaud Bertrande sont deux exemples de photographes qui excellent dans ce domaine.
Il est facile d’être fasciné par la parfaite complémentarité des deux couleurs dans certaines images. Nous associons souvent le noir à un sentiment de tristesse et de néant tandis que le blanc est suggestif de lumière et d’espoir (bien que la signification occidentale de la couleur blanche contraste avec celle d’autres cultures, par exemple au Japon, le blanc symbolise la mort). La combinaison des deux teintes souligne le contraste et accentue les formes de l’image avec élégance et simplicité. Elle attire souvent notre attention sur un sujet assez unique et notre perception de celui-ci peut varier en fonction des nuances et du centrage choisis. Elle est souvent utilisée pour créer un sentiment de nostalgie et d’histoire afin de transmettre un message intemporel qui semble figé dans le temps.
Voyagez dans le temps avec la collection d’Artsper de photographies d’art en noir et blanc en édition limitée, disponibles en grand et petit format, d’artistes tels que Brno Del Zou, Bert Stern, Ellen Von Unwert, Karl-Martin Holzhäuzer, Wang Wusheng, Lee Jeffries et Hervé Gloaguen.Nous recommandons également les images du pont de Brooklyn d’Hervé Hall et les magnifiques photos sépia de la tour Eiffel de Jean-Paul Lubliner.