James Dewey Watson est né à Chicago, dans l’Illinois, le 6 avril 1928, fils unique de James D. Watson, un homme d’affaires, et de Jean Mitchell. Les ancêtres de son père étaient d’origine anglaise et vivaient dans le Midwest depuis plusieurs générations. Le père de sa mère était un tailleur d’origine écossaise marié à une fille d’immigrants irlandais arrivés aux États-Unis vers 1840. Le jeune Watson a passé toute son enfance à Chicago où il a fréquenté pendant huit ans la Horace Mann Grammar School et pendant deux ans la South Shore High School. Il a ensuite reçu une bourse d’études pour l’Université de Chicago et, à l’été 1943, est entré dans leur collège expérimental de quatre ans.
En 1947, il a obtenu une licence en zoologie. Pendant ces années, son intérêt d’enfance pour l’observation des oiseaux avait mûri en un désir sérieux d’apprendre la génétique. Cela devient possible lorsqu’il reçoit une bourse pour des études supérieures en zoologie à l’université d’Indiana à Bloomington, où il obtient son doctorat en zoologie en 1950. À l’Indiana, il est profondément influencé par les généticiens H. J. Muller et T. M. Sonneborn, ainsi que par S. E. Luria, le microbiologiste d’origine italienne qui faisait alors partie du personnel du département de bactériologie de l’Indiana. La thèse de doctorat de Watson, réalisée sous la direction avisée de Luria, était une étude de l’effet des rayons X durs sur la multiplication des bactériophages.
De septembre 1950 à septembre 1951, il a passé sa première année postdoctorale à Copenhague en tant que boursier Merck du Conseil national de la recherche. Une partie de l’année est passée avec le biochimiste Herman Kalckar, le reste avec le microbiologiste Ole Maaløe. Là encore, il travaille avec des virus bactériens et tente d’étudier le devenir de l’ADN des particules virales infectées. Au printemps 1951, il se rend avec Kalckar à la station zoologique de Naples. Lors d’un symposium, fin mai, il rencontre Maurice Wilkins et voit pour la première fois le schéma de diffraction des rayons X de l’ADN cristallin. Cela le stimule grandement à changer l’orientation de ses recherches vers la chimie structurale des acides nucléiques et des protéines. Heureusement, cela s’avéra possible lorsque Luria, au début du mois d’août 1951, s’arrangea avec John Kendrew pour qu’il travaille au Cavendish Laboratory, où il commença à travailler au début du mois d’octobre 1951.
Il rencontra rapidement Crick et découvrit leur intérêt commun pour la résolution de la structure de l’ADN. Ils pensaient qu’il devait être possible de deviner correctement sa structure, compte tenu à la fois des preuves expérimentales du King’s College et d’un examen attentif des configurations stéréochimiques possibles des chaînes de polynucléotides. Leur premier effort sérieux, à la fin de l’automne 1951, n’a pas été satisfaisant. Leur second effort, basé sur davantage de preuves expérimentales et une meilleure appréciation de la littérature sur les acides nucléiques, aboutit, au début de mars 1953, à la proposition de la configuration complémentaire à double hélice.
En même temps, il étudiait expérimentalement la structure du TMV, en utilisant les techniques de diffraction des rayons X. Son objet était de voir si ses sous-unités chimiques, précédemment révélées par les élégantes expériences de Schramm, étaient disposées en hélice. Cet objectif est atteint à la fin du mois de juin 1952, lorsque l’utilisation des tubes à rayons X à anode tournante nouvellement construits au Cavendish permet de démontrer sans ambiguïté la construction hélicoïdale du virus.
De 1953 à 1955, Watson est à l’Institut de technologie de Californie en tant que chercheur principal en biologie. Il y collabore avec Alexander Rich à des études de diffraction des rayons X sur l’ARN. En 1955-1956, il est de retour au Cavendish, travaillant à nouveau avec Crick. Au cours de ce séjour, ils publient plusieurs articles sur les principes généraux de la construction des virus.
Depuis l’automne 1956, il est membre du département de biologie de Harvard, d’abord comme professeur adjoint, puis en 1958 comme professeur associé, et comme professeur depuis 1961. Pendant cet intervalle, son principal intérêt de recherche a été le rôle de l’ARN dans la synthèse des protéines. Parmi ses collaborateurs durant cette période figurent le biochimiste suisse Alfred Tissières et le biochimiste français François Gros. De nombreuses preuves expérimentales soutenant le concept d’ARN messager ont été accumulées. Son principal collaborateur actuel est le physicien théoricien Walter Gilbert qui, comme l’a exprimé Watson, « a récemment appris l’excitation de la biologie moléculaire expérimentale ».
Les honneurs qui reviennent à Watson comprennent : le prix John Collins Warren de l’hôpital général du Massachusetts, avec Crick en 1959 ; le prix Eli Lilly en biochimie la même année ; le prix Lasker, avec Crick et Wilkins en 1960 ; le prix Research Corporation, avec Crick en 1962 ; la qualité de membre de l’Académie américaine des arts et des sciences et de l’Académie nationale des sciences, et de membre étranger de l’Académie danoise des arts et des sciences. Il est également consultant auprès du Comité consultatif scientifique du président.
Watson n’est pas marié. Ses loisirs sont l’observation des oiseaux et la marche.
Cette autobiographie/biographie a été écrite au moment de la remise du prix et publiée pour la première fois dans la série de livres Les Prix Nobel. Elle a ensuite été éditée et republiée dans Nobel Lectures. Pour citer ce document, indiquez toujours la source comme indiqué ci-dessus.
Pour des informations biographiques plus actualisées, voir :
Watson, J.D., The Double Helix. Atheneum, New York, 1968.
Il s’agit d’un ouvrage de référence.