Introduction
En 1862, l’empereur français Napoléon III a manœuvré pour établir un État client français au Mexique, et a fini par installer Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche, comme empereur du Mexique. La résistance acharnée du Mexique pousse Napoléon III à ordonner le retrait des Français en 1867, une décision fortement encouragée par des États-Unis remis de leur faiblesse en matière d’affaires étrangères pendant la guerre de Sécession. Auparavant, pendant la guerre de Sécession, le secrétaire d’État américain William Henry Seward avait suivi une politique plus prudente qui tentait de maintenir des relations harmonieuses avec la France et d’empêcher la volonté française d’aider la Confédération. Par conséquent, le gouvernement de Maximilien repousse les ouvertures diplomatiques confédérées.
En 1857, le Mexique s’embourbe dans une guerre civile qui oppose les forces du réformateur libéral Benito Juárez aux conservateurs dirigés par Félix Zuloaga. Les conservateurs exerçaient leur contrôle depuis Mexico, et les libéraux depuis Veracruz. Les États-Unis ont reconnu le gouvernement de Juárez en 1859 et, en janvier 1861, les forces libérales ont pris Mexico, renforçant ainsi considérablement la position et la légitimité de Juárez. Cependant, l’instabilité persistante avait coïncidé avec une dette extérieure croissante que le gouvernement mexicain avait de plus en plus de mal à payer. Le secrétaire d’État Seward a proposé un plan qui prévoyait des concessions minières en échange de prêts américains. Dans le cas où les dettes ne seraient pas remboursées, le Mexique accepterait de céder la Basse-Californie et d’autres États mexicains. Les conditions du prêt sont onéreuses pour le gouvernement mexicain, mais le diplomate américain Thomas Corwin réussit à négocier un traité avec le représentant mexicain Manuel Maria Zamacona. En fin de compte, cependant, le Congrès américain a rejeté le traité au motif qu’il drainerait de l’argent des dépenses de la guerre civile.
Les Européens entrent au Mexique
Sans autre option, Juárez a suspendu les paiements de la dette mexicaine pendant deux ans. En réponse, les représentants des gouvernements espagnol, français et britannique se réunissent à Londres et, le 31 octobre 1861, signent un accord tripartite pour intervenir au Mexique afin de récupérer les dettes impayées. Les forces européennes débarquent à Veracruz le 8 décembre. Juárez incite à la résistance, tandis que les conservateurs voient dans les forces d’intervention des alliés précieux dans leur lutte contre les libéraux. Bien que les gouvernements britannique et espagnol aient eu des plans d’intervention plus limités, Napoléon III souhaitait raviver les ambitions mondiales de la France, et les forces françaises ont capturé Mexico, tandis que les forces espagnoles et britanniques se sont retirées lorsque les plans français sont devenus clairs. En 1863, Napoléon III invite Maximilien, archiduc d’Autriche, à devenir empereur du Mexique. Maximilien accepte l’offre et arrive au Mexique en 1864. Bien que le gouvernement conservateur de Maximilien ait contrôlé une grande partie du pays, les libéraux ont conservé le pouvoir dans le nord-ouest du Mexique et dans certaines parties de la côte Pacifique.
En réponse à ces actions, le secrétaire d’État Seward a publié des déclarations de désapprobation, mais le gouvernement américain n’a pas pu intervenir directement en raison de la guerre civile américaine. De plus, Seward et le président américain Abraham Lincoln ne voulaient pas contrarier davantage Napoléon III, et risquer son intervention du côté de la Confédération. Le gouvernement américain rejette également les ouvertures des autres pays d’Amérique latine en faveur d’une solution panaméricaine au conflit. Cependant, le ministre mexicain aux États-Unis, Matías Romero, s’emploie soigneusement à obtenir le soutien des Américains pour le Mexique. Seward ne tarda pas à manifester un soutien accru au gouvernement de Juárez.
Le retrait de Napoléon du Mexique
La fin de la guerre civile américaine en 1865 coïncide avec les débuts du succès des forces de Juárez contre celles de Maximilien. Maximilien, mal informé des affaires mexicaines avant son arrivée, s’aliène ses alliés conservateurs en tentant d’adopter des politiques plus libérales, tandis qu’il ne parvient pas à gagner les libéraux, qui le considèrent comme un outil des intérêts français et des conservateurs mexicains. En 1865, les victoires militaires des libéraux rendent la position de Maximilien de plus en plus difficile. Pendant ce temps, les généraux américains Ulysses S. Grant et Philip Henry Sheridan contournent Seward et commencent à soutenir secrètement Juárez le long de la frontière entre le Texas et le Mexique. À ce moment-là, l’intervention au Mexique est devenue impopulaire auprès du public français et pèse de plus en plus sur le trésor public français. Le 31 janvier 1866, Napoléon III ordonne le retrait des troupes françaises, qui doit s’effectuer en trois étapes, de novembre 1866 à novembre 1867. Seward, qui s’était auparavant montré plus prudent, met en garde le gouvernement autrichien contre le remplacement des troupes françaises par ses propres forces, et la menace de guerre convainc le gouvernement autrichien de ne pas envoyer de renforts à Maximilien. Sans le soutien de l’Europe, Maximilien est incapable de conserver le pouvoir. Sa capture par les forces mexicaines, son passage en cour martiale et sa condamnation à l’exécution marquent la fin de l’intervention européenne directe au Mexique. Seward espérait que le soutien des États-Unis à Juárez améliorerait les relations avec le Mexique, mais dans le cadre de sa stratégie plus large d’expansion des États-Unis, il espérait que l’amélioration des relations finirait par convaincre le Mexique de rejoindre les États-Unis.
Neutralité des États-Unis
Pendant toute la période d’intervention française, la politique globale des États-Unis était d’éviter un conflit direct avec la France, et d’exprimer son mécontentement face à l’ingérence française dans les affaires mexicaines, mais finalement de rester neutre dans le conflit. Après 1866, Seward fournit un soutien plus direct à Juárez, tandis que la volonté française de se retirer désamorce les tensions franco-américaines. Bien que le soutien des États-Unis à Juárez ait amélioré temporairement les relations américano-mexicaines, les différends sur la police de la frontière sous le secrétaire d’État William Evarts éroderont la bonne volonté construite pendant le mandat de Seward.