Organisation linguistique
Six familles ou stocks linguistiques amérindiens distincts étaient représentés dans les Plaines. Ceux qui parlent la même langue sont généralement désignés comme une tribu ou une nation, mais cette convention de dénomination masque fréquemment l’existence d’un certain nombre de divisions politiques complètement autonomes, ou bandes, au sein d’une tribu donnée. Par exemple, la tribu des Blackfoot (Pieds-Noirs) comprenait trois bandes indépendantes, les Piegan (officiellement orthographié Peigan au Canada), les Blood et les Blackfoot proprement dits (Pieds-Noirs du Nord).
Chaque famille linguistique comprenait des groupes qui vivaient dans d’autres aires culturelles, et les locuteurs de plusieurs langues au sein d’une souche n’étaient pas toujours géographiquement contigus. Ainsi, les locuteurs de langues algonquiennes comprenaient les Pieds-Noirs, les Arapahos, les Atsinas, les Cris des Plaines et les Saulteux (Ojibwas des Plaines), tous dans les Plaines du Nord, tandis que le Cheyenne, également une langue algonquienne, était parlé dans les Plaines centrales.
Les locuteurs des langues siouanes comprenaient les Mandan, Hidatsa, Crow, Assiniboin, Omaha, Ponca, Osage, Kansa, Iowa, Oto et Missouri. Les Dakota, Lakota et Nakota étaient parlés par les bandes des tribus sioux Santee, Teton et Yankton, respectivement (voir Encadré : La différence entre une tribu et une bande ; Encadré : Les auto-noms amérindiens).
Les Pawnee, Arikara et Wichita étaient des locuteurs du caddoan, tandis que les Shoshone de Wind River et les Comanche appartenaient à la famille linguistique Uto-Aztecan. La souche athabaskane (Na-Dené) était représentée par les Sarcee dans les Plaines du Nord, tandis que la souche kiowa-tanoane était représentée par les Kiowa.
Deux autres systèmes de communication méritent d’être mentionnés. Les Métis des Plaines canadiennes parlaient le michif, un dialecte commercial qui combinait le cri des Plaines, une langue algonquienne, et le français. Le michif était parlé sur un vaste territoire. Dans d’autres régions, de nombreuses tribus utilisaient la langue des signes des Indiens des Plaines (LSIP) comme moyen de communication. Il s’agissait d’un système de positions fixes des mains et des doigts symbolisant des idées, dont les significations étaient connues de la majorité des tribus de la région.
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