Reconstruction du ligament
Cette procédure stabilise l’articulation CMC en retirant une partie du ligament endommagé et en le remplaçant par un morceau du tendon fléchisseur du poignet du patient.
« Le tendon transposé reconnecte et restaure la fonction mécanique du pouce avec le reste de la main », explique Stephen Trigg, MD, chirurgien orthopédique de la main à la Mayo Clinic de Jacksonville, en Floride.
Qui peut en bénéficier : les adultes sans perte de cartilage dont les symptômes résultent d’un relâchement de l’articulation.
Pros : La plupart des personnes atteintes d’arthrite très précoce connaissent un soulagement de la douleur bon à excellent. Des études suggèrent que la reconstruction ligamentaire prévient également la progression de la maladie chez une majorité de patients.
Contre : La procédure stabilise l’articulation mais ne répare pas le cartilage ou l’os endommagé.
Reconstruction ligamentaire et interposition de tendons (LRTI)
En usage depuis plus de 40 ans, la LRTI est la chirurgie la plus couramment pratiquée pour l’arthrite du pouce. Les surfaces articulaires endommagées sont retirées et remplacées par un coussin de tissu qui maintient les os séparés. Pour ce faire, les chirurgiens retirent tout ou partie de l’os trapézoïdal du poignet, à la base du pouce. Un tendon voisin est détaché à une extrémité et passé dans un trou percé dans l’os métacarpien du pouce. Le tendon restant est roulé comme un anchois et placé dans l’espace où l’os a été retiré. Les chirurgiens peuvent également utiliser des « anchois » artificiels qui éliminent la nécessité de déplacer un tendon.
Qui peut en bénéficier : les adultes atteints d’arthrite modérée à sévère qui ont des douleurs et des difficultés à pincer ou à saisir.
Pros : L’ablation de la totalité du trapèze élimine la possibilité de retour de l’arthrite et, selon le Dr Ruch, l’IRTL a un taux de réussite de 96 %. « La plupart des patients obtiennent un soulagement complet de la douleur et une mobilité égale à celle d’un pouce sain, avec des résultats qui durent au moins 15 à 20 ans », dit-il.
Les inconvénients : l’IRL a une période de récupération et de rééducation longue et parfois douloureuse, comprenant au moins quatre semaines de port d’un plâtre pour le pouce. Les patients peuvent éprouver une diminution de la force de pincement, ce qui rend difficile la saisie et la tenue d’objets. L’IRTL raccourcit aussi sensiblement le pouce. Lorsque le trapèze entier est enlevé, il existe peu d’options de réparation si les symptômes persistent après la chirurgie.
Arthroplastie par hématome et distraction
Dans cette intervention simple et quelque peu controversée, les chirurgiens retirent l’os du trapèze dans le poignet et, à l’aide d’un fil, immobilisent temporairement le pouce. Le fil est retiré six semaines plus tard. L’idée est que, sans la friction constante causée, en partie, par le trapèze, le corps peut se guérir lui-même.
Qui peut en bénéficier : les personnes atteintes d’arthrite modérée à sévère qui souhaitent une procédure chirurgicale moins compliquée ; les patients plus âgés et moins actifs ; et ceux qui ont subi une procédure de reconstruction qui a échoué.
Pros : La plupart des patients obtiennent un soulagement complet de la douleur, une augmentation de la force de préhension et une amélioration de la fonction globale. Cette procédure évite les complications liées au prélèvement de tendons et aux opérations plus complexes.
Contre : L’ablation du trapèze est connue pour s’accompagner de complications importantes, notamment la perte de la force de préhension et le raccourcissement du pouce. Les partisans de la procédure affirment que l’immobilisation de l’articulation pendant quelques semaines prévient ces complications.
Le remplacement total de l’articulation (arthroplastie)
Comme le remplacement de la hanche ou du genou, cette intervention consiste à retirer tout ou partie de l’articulation du pouce endommagée et à la remplacer par un implant artificiel. Les premiers implants étaient en silicone. Les chirurgiens utilisent désormais des prothèses en métal ou en pyrocarbone et des entretoises synthétiques amortissantes qui se placent entre les os.
Qui peut en bénéficier : les prothèses articulaires en métal sont une option pour les patients âgés ayant peu de demandes fonctionnelles, car les implants ont tendance à échouer en cas d’utilisation intensive. Les spacers, qui présentent des taux d’échec plus faibles mais des taux de complication plus élevés, sont généralement réservés aux adultes plus jeunes ou très actifs dont la maladie est plus avancée.
Pros : L’arthroplastie du pouce est une chirurgie moins invasive (car il n’y a pas de greffe) avec des temps de récupération et de réhabilitation plus rapides. Certains implants sont placés sans enlever le trapèze, ce qui permet de préserver les tissus sains, d’améliorer la résistance et de fournir des options si des procédures supplémentaires sont nécessaires.
Les inconvénients : les écarteurs présentent des taux de complication élevés pour certains patients, notamment des lésions osseuses (ostéolyse), des douleurs persistantes et des inflammations. Jusqu’à présent, les autres prothèses ne se sont pas révélées aussi fiables ou durables que les greffes de tendon, indique le Dr Ruch.
Fusion (arthrodèse)
L’arthrodèse élimine la douleur en fusionnant les os de l’articulation. Les chirurgiens créent une cavité en creusant l’os métacarpien du pouce, puis en façonnant le trapèze en un cône qui s’insère dans la cavité. Une broche métallique maintient les os ensemble pour maintenir un alignement correct et empêcher tout mouvement pendant la fusion des os.
Qui peut en bénéficier : Les patients plus jeunes et actifs qui ont une arthrite post-traumatique ou des emplois physiquement exigeants (et peuvent donc user rapidement un implant) ; les personnes atteintes de PR ; et ceux qui ont subi une chirurgie du pouce mais n’ont pas obtenu de soulagement des symptômes.
Pros : L’arthrodèse permet d’obtenir un pouce stable, sans douleur, qui peut saisir et pincer.
Contre : La procédure a un taux de complications relativement élevé, peut endommager les articulations voisines et entraîner une perte de mobilité de l’articulation CMC, y compris la capacité de poser la paume à plat et de mettre les doigts et le pouce ensemble en forme de cône. Les complications sont plus probables chez les personnes de plus de 40 ans, selon une étude du Journal of Bone and Joint Surgery de 2014. L’arthrodèse échoue chez 8 à 21 % des personnes, nécessitant une nouvelle intervention chirurgicale.