La cathédrale de Chartres est probablement le plus bel exemple d’architecture gothique française et dit par certains être la plus belle cathédrale de France.
La cathédrale de Chartres est un jalon dans le développement de l’architecture occidentale car elle emploie tous les éléments structurels de la nouvelle architecture gothique : l’arc brisé, la voûte à nervures et panneaux et, plus significativement, l’arc-boutant.
La cathédrale est également célèbre pour ses nombreux vitraux et sculptures. Parce que la plupart de ses vitraux et sculptures des XIIe et XIIIe siècles subsistent, la cathédrale de Chartres est l’une des églises médiévales les plus complètement conservées.
Son intensité spirituelle est renforcée par le fait qu’aucune lumière directe ne pénètre dans l’édifice. Toute la lumière est filtrée par les vitraux, de sorte que toute l’expérience de la visite de la cathédrale de Chartres semble hors du monde.
L’intérieur de la cathédrale de Chartres est remarquable. La nef, plus large que celle de toute autre cathédrale de France (52 pieds, soit 16 mètres), est dans le plus pur style ogival du XIIIe siècle.
En son centre se trouve un labyrinthe, le seul encore intact en France, avec 320 yards (290 mètres) de passages sinueux, que les fidèles avaient l’habitude de suivre à genoux.
L’éclat chaleureux de la lumière à l’intérieur de la cathédrale résulte des vitraux d’une beauté incomparable, qui datent pour la plupart du XIVe siècle.
La cathédrale de Chartres a été construite à la suite d’un incendie qui a largement détruit l’église précédente en 1194, le nouveau chœur étant achevé en 1221 et l’ensemble du bâtiment consacré en 1260 comme l’une des expressions les plus convaincantes de la force et de la poésie du catholicisme médiéval.
→ Visitez la cathédrale de Chartres avant 1194 et la cathédrale de Chartres après 1194 pour plus de détails.
La ville de Chartres devait sa prospérité à son évêque et à son chapitre, qui avaient instauré quatre foires annuelles aux fêtes de la Vierge Marie, à laquelle la cathédrale était dédiée – sa Nativité, son Annonciation, sa Purification et son Assomption.
Le choix a été coloré par la prétention de la cathédrale à posséder la robe que Marie portait en donnant naissance au Christ.
Une pièce de soie orientale offerte à Chartres vers 876 par l’empereur Charles le Chauve, sa préservation dans l’incendie de 1194 a été considérée comme miraculeuse. Elle subsiste encore aujourd’hui dans le Trésor.
Ce qui a fait l’architecture de la cathédrale de Chartres, c’est le clérestoire, la partie supérieure du mur appuyée sur les arcades, qui prend la forme d’un immense écrin de verre dans lequel l’architecture ne sert que de cadre aux vitraux remplissant les deux rangées d’énormes fenêtres.
Pour assurer la stabilité de cette construction audacieuse, d’immenses arcs-boutants ont été utilisés de manière inédite.
Les vitraux, réalisés vers 1200-1235, suivent un style uniforme, avec des personnages dans les panneaux supérieurs liés aux légendes des saints, et dans les panneaux inférieurs représentant les guildes commerciales et les corporations qui les ont payés. D’autres dons pour le verre et la sculpture provenaient de la noblesse et de la gentry de l’Île de France.
La cathédrale de Chartres se classe comme un triple chef-d’œuvre. Tout aussi superbes sont son architecture et sa sculpture, rescapées de deux incendies majeurs et de nombreuses guerres et révolutions.
Sa dernière échappée de justesse à la destruction totale s’est produite par une chaude nuit de juin 1836, lorsqu’un incendie inexpliqué a détruit les charpentes du toit et fait fondre le plomb.Les charpentes au-dessus de la nef ont été remplacées par une structure en fer, puis recouvertes de cuivre.
L’école cathédrale de Chartres avait été un célèbre centre d’apprentissage sous l’évêque Saint Fulbert (960-1028).
Ce ton didactique s’est ensuite exprimé dans le programme choisi pour le verre et la sculpture, qui était manifestement le produit d’un grand apprentissage. Il déployait une vision du rôle de l’église dans l’histoire du monde qui fut promue par le pape Innocent III (1198-1216), alors que le pouvoir temporel de la papauté était à son apogée.
Ce programme a trouvé son expression dans la sculpture du portail royal de 1150-1175, sur la façade ouest, et dans les deux immenses transepts qui furent ajoutés sur les côtés nord et sud.
Chaque église est une église de pèlerinage miniature, avec une façade occidentale traditionnelle à trois portails et des porches où la sculpture de figures souligne la mission d’enseignement et de prédication de l’église.
Le portail nord, contenant plus de 700 figures, montre les antécédents du Christ, le sud l’ère de l’église.
Chartres est devenu le centre d’un nouveau type de pèlerinage consacré à la préservation de la messe en latin qui, après le concile Vatican II, a été remplacée en 1969 par la nouvelle liturgie sans grâce. Des milliers de pèlerins s’y rendent à pied, en récitant le chapelet, pour entendre les paroles intemporelles de l’ancienne messe dans cet intérieur à la lueur sombre.